Aaaah, ce cher impacter
. Ne serait-il pas l’exemple parfait de l’anglicisme — aussi critiqué que populaire — qui a fini par se faire une place dans la langue ?
On n’avait pourtant pas besoin de ce verbe. Affecter
, influer
(ou même toucher
dans certains contextes) fonctionnent très bien. Les équivalents comme avoir des conséquences
(ou bien des répercussions
, des incidences
…) sont tout aussi solides.
Je ne suis pas aussi catégorique que j’ai pu l’être par le passé, notamment depuis que j’ai vu qu’Antidote le considérait simplement comme « familier », sans aller jusqu’à le bannir complètement. Certains l’ont même ajouté à leur dictionnaire.
D’autres — comme l’Académie française ou le CNRTL — n’ont aucun doute sur le fait qu’il s’agit d’un bon gros anglicisme, et je suis plutôt de cet avis. Un avis tristement impopulaire, puisque les trois quarts des journalistes ou autres travailleurs contemporains passent leurs journées à dire qu’une chose en impacte une autre.
Le problème de fond est qu’en français, un impact
ne veut pas dire une conséquence ou un effet quelconque (contrairement à l’anglais impact). Un impact est une collision, un choc. Pas une répercussion.
Je ne m’étendrai pas davantage sur ce débat quasi philosophique sur la manière dont la langue française devrait évoluer. D’autant qu’il est de moins en moins probable qu’on vous tombe dessus si vous continuez d’utiliser impacter
à tour de bras. Mais contrairement à d’autres anglicismes difficiles à remplacer, vous avez ici l’embarras du choix. Je n’ai plus qu’à croiser les doigts pour que cette page influe sur vous.
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