Mon téléphone est une vraie drogue, j’en suis parfaitement conscient. Avec lui, je suis constamment à quelques secondes de contenus qui m’intéressent énormément, et sur lesquels je peux passer des heures. Des milliers d’ingénieurs bien plus intelligents que moi réfléchissent depuis des années aux façons les plus efficaces de s’approprier mon attention. Pas toujours facile de lutter.
J’avais la fâcheuse habitude de passer du temps sur mon téléphone avant de m’endormir. Alors que j’étais parti pour avancer dans un bon livre, je me retrouvais happé par le contenu de mon téléphone, comme des messages que j’aurais mieux fait de lire le lendemain, ou encore mes listes Twitter. Bien que ces dernières soient mûrement réfléchies et — par définition — très intéressantes pour moi, elles sont un choix d’allocation de temps moins pertinent à long terme que celui d’avancer sur les centaines de livres que j’aimerais lire. Et elles ne sont certainement pas la meilleure chose à lire avant de m’endormir.
Pire encore : ouvrir mes e-mails ou Twitter était souvent une des premières choses que je faisais au réveil. Bien que conscient de mes torts, quand mon téléphone était juste à côté, c’était juste trop dur de résister. En plus, j’avais une excuse décente pour le laisser sur ma table de nuit : c’était mon réveil.
Friction volontaire
Au bout d’un moment, j’ai donc arrêté mes bêtises. Pour ne plus avoir d’excuse, je me suis acheté un réveil. Il sert uniquement à me réveiller et ne comporte aucune tentation pour s’approprier mon temps de cerveau disponible.
Sur ma table de nuit, il ne reste plus que mon réveil, mon Kindle et un carnet (si jamais je veux noter quelque chose). Et quand je vais me coucher, je laisse mon téléphone dans une pièce différente de celle où je dors.
Autrement dit, j’ajoute volontairement de la friction pour accéder à mon téléphone. Ça ne devient pas impossible, mais c’est infiniment plus difficile que s’il était sur ma table de nuit et que j’avais juste à l’attraper pour assouvir ma dépendance.
Je suis impressionné par les résultats de cette démarche pourtant simpliste. Ça marche étonnament bien. Depuis que j’ai pris cette habitude, je n’ai jamais autant avancé dans mon interminable liste de livres à lire, ce qui me donne une bien meilleure satisfaction de long terme. Je me sens aussi moins dépendant à mon téléphone dans ces moments où je ne devrais pas m’en servir.
En faisant ce genre de choses, j’ai un peu l’impression de traiter mon cerveau comme un enfant de quatre ans. Mais quand des armées d’ingénieurs réfléchissent à accentuer nos dépendances à leurs produits, il faut croire qu’il est parfois nécessaire d’en arriver là.
Essayez, c’est éclairant.
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🙏 Merci pour votre lecture
Je sais que votre attention a beaucoup de valeur, dans ce monde où ceux qui essaient de la capter sont de plus en plus nombreux. Votre temps, lui, n’est pas extensible, alors ça me touche d’autant plus.
Si mes textes vous ont apporté quelque chose et que vous aimeriez rendre la pareille, le mieux est d’en parler autour de vous. Si vous êtes conscient du temps que ça représente, vous pouvez aussi m’offrir un thé.
💬 Commentaires et contributions
La transmission est souvent synonyme d’amélioration. Je partage mes façons de travailler pour que n’importe qui puisse me dire des choses comme : « Hey, c’est pas du tout optimisé ton truc là ! Pourquoi tu n’utilises pas plutôt cet outil ? »
L’optimisation est un chemin sans fin. On trouve toujours des moyens pour être plus efficace. Si quelque chose ne vous semble pas optimal, expliquez-moi comment je pourrais m’améliorer. 💙
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