Pour naviguer dans le monde moderne, nous passons une bonne partie de nos journées à interagir avec des ordinateurs. Et même s’ils prennent des formes de plus en plus variées, le mode d’interaction dominant est quasiment le même depuis cinquante ans : taper sur un clavier.
Taper. Sur. Un. Clavier.
Voilà qui dicte les journées de nombreux individus d’aujourd’hui — moi le premier. Dans ces conditions, n’est-il pas pertinent de s’intéresser à sa vitesse de frappe ? Ne serait-elle pas le cœur du réacteur pour un travailleur contemporain du numérique ? Les personnes qui tapent à 150 MPM (mots par minute) sont-elles plus productives que celles qui plafonnent péniblement à 50 MPM ? Sont-elles seulement plus heureuses ? Peut-on arrêter de poser des questions comme dans Capital pour introduire des articles ?
Mesurer la productivité des humains est une entreprise suffisamment casse-gueule pour que je vous laisse tirer vos propres conclusions. À vrai dire, je ne suis pas certain que les gens qui tapent vite sont forcément plus productifs que les autres. Une vitesse de frappe supersonique ne compensera jamais de mauvaises décisions stratégiques (avancer plus vite dans la mauvaise direction) ou des déficits de concentration.
Pourtant, la vitesse de frappe est typiquement le genre de sujet qui m’intéresse, et dont j’aime bien parler sur ce site. Pourquoi ? Parce qu’au fond, votre score de MPM est le résultat d’un système. C’est le résultat chiffré d’une habitude profonde, que vous exercez chaque jour, et qui s’étale sur une très longue période.
C’est exactement le genre d’habitude qui est capable d’expliquer d’énormes différences d’accomplissements entre plusieurs personnes, lorsqu’on fait les comptes au bout de plusieurs dizaines d’années.
Rares sont les tâches avec une récurrence aussi élevée que « taper sur son clavier ». Or, le vice caché des tâches aussi fréquentes, c’est qu’elles deviennent affreusement banales. Et comme la banalité n’intéresse personne, on oublie à quel point la vitesse de frappe peut jouer un rôle considérable sur le long terme, dans nos vies de personnes qui passent leurs journées à taper sur des claviers.
Ce sujet a donc parfaitement sa place aux côtés de mes marottes préférées, comme mon utilisation maladive de l’incontournable Alfred, des raccourcis claviers, ou toute autre micro-optimisation dont la fréquence justifie l’intérêt.
Singetape
C’est toujours la même histoire. J’étais parti pour vous parler d’un outil, et ça s’est terminé par des envolées lyriques médiocres autour du problème qu’il résout. Bon, ça m’aura au moins permis de contextualiser le sujet.
Alors comment faire pour mesurer, et surtout améliorer sa vitesse de frappe ? Facile : il suffit de s’entraîner. Comment faire pour s’entraîner ? Facile : il suffit d’aller sur des sites qui font ça depuis des lustres (comme 10FastFingers), et dont le design n’a pas beaucoup évolué.
Ou alors, vous pouvez opter pour celui que j’utilise passionnément depuis 2020 : Monkeytype.
Nombreux sont les sites pour vous apprendre à taper correctement, mais rares sont ceux dont l’interface est aussi remarquable que celle de Monkeytype. Enchaîner les mots y est presqu’aussi agréable que d’écrire dans Ulysses ou Notion. Son interface minimaliste cache une multitude d’options pour travailler sa dactylographie dans les meilleures conditions.
Voilà pourquoi il est devenu mon compagnon de route pour une durée indéterminée, mais déjà suffisamment longue pour figurer sur ce site.
Petit entraînement quotidien
Au milieu de toutes mes petites habitudes que j’essaie de perpétuer tous les jours, il y a cette session de Monkeytype. Mon entraînement se résume à ces trente secondes de sprint, dans lesquelles j’essaie d’oublier que je n’ai jamais vraiment appris à taper correctement.
À défaut de repartir de zéro (apprendre le BÉPO ? Le Dvorak ? Rester en AZERTY, mais utiliser correctement mes dix doigts ?), j’essaie au moins de continuer à progresser. Je ne sais pas trop ce que valent mes ~110 MPM, mais je n’ai jamais eu le courage de diviser ce chiffre par trois ou quatre pendant plusieurs mois afin de repartir sur de bonnes bases. Pourtant, c’est sans doute ce dont j’aurais besoin pour faire péter mon plafond de verre que j’estime autour de 130 ou 140 MPM.
Peut-être que dans une autre vie, j’apprendrai la sténotypie. Histoire de pas faire les choses à moitié. Il faut s’enfermer pendant trois ans, reconfigurer son cerveau et s’entraîner religieusement plusieurs heures par jour. Tout en ayant suffisamment peu confiance dans le futur de la reconnaissance vocale pour ne pas être rendu obsolète par une IA d’ici quelques années. Mais au bout du compte, on arrive à taper 200 mots par minute.
En attendant, je reste sur Monkeytype.
- Monkeytype (web) • https://monkeytype.com
- Partenaire dactylographique.
- J’utilise depuis 2020.
- Alternatives : 10FastFingers, KeyHero, Keybr.
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🙏 Merci pour votre lecture
Je sais que votre attention a beaucoup de valeur, dans ce monde où ceux qui essaient de la capter sont de plus en plus nombreux. Votre temps, lui, n’est pas extensible, alors ça me touche d’autant plus.
Si mes textes vous ont apporté quelque chose et que vous aimeriez rendre la pareille, le mieux est d’en parler autour de vous. Si vous êtes conscient du temps que ça représente, vous pouvez aussi m’offrir un thé.
💬 Commentaires et contributions
C’est en partageant qu’on s’améliore. Je partage mes façons de travailler pour que n’importe qui puisse me dire des choses comme : « Hey, c’est pas du tout optimisé ton truc là ! Pourquoi tu n’utilises pas plutôt cet outil ? »
La productivité est un chemin sans fin. On trouve toujours des moyens pour être plus efficace. Si quelque chose ne vous semble pas optimal, expliquez-moi comment je pourrais m’améliorer. 💙
Racontez-moi votre organisation, vos problèmes, vos outils favoris. Je pourrais écouter des gens m’exposer leurs workflows personnels pendant des heures.